LE GRAND A

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FALLAIT-IL ETRE ALLE DANS UN GRAND 8                

POUR ENTRER DANS UN GRAND A ?

FALLAIT-IL AVOIR PRIS UN GRAND 8

POUR PASSER SOUS LES JAMBES DU             

GRAND A ?

Une fois la porte franchie, on ne pouvait échapper au grand A.

Il était là et il dominait tout le monde. Il était là pour nous. Il nous attendait

Impérial, il se tenait bien solidement debout, les jambes écartées.

Quand on arrivait devant lui, on avait beau chercher à droite et à gauche, ou même n’importe où, on ne pouvait trouver d’autre solution que celle d’entrer sous ses jambes.

Il n’y avait pas d’échappatoire.

Mais, après tout, on était venu pour ça.

Le grand frisson, voilà ce que nous cherchions tous.

Evidemment, avec les manèges conventionnels, notamment les plus modernes, ceux auxquels on pouvait accéder dans les parcs d’attractions du monde entier, c’était plus facile.

On savait à quoi on s’attendait.

On grimpait dans une fusée ou un train ultra-rapide, on fonçait à toute allure sur un grand 8 ou dans un tunnel inquiétant, sanglé à notre siège, en poussant des cris stridents, mais c’était normal.

C’était ce que nous faisions tous, sans doute depuis des générations. 

Là, c’était différent. Dans ce genre de parc, totalement inconnu, ce n’était pas les mêmes frissons que l’on venait chercher.

Alors, il ne fallait pas rechigner, chercher à vouloir revenir sur ses pas.

Il valait mieux marcher vers ce grand A. Et attendre la suite des évènements, avec fatalisme et philosophie. Oui, philosophie …

N’étions-nous pas dans le Parc des Grands Livres ? …   

Le gigantesque A était prêt à nous absorber.

Il fallait se laisser faire. C’était le seul moyen d’aller de l’avant, pour transiter, passer à la suite, et découvrir le parc.

Après nous avoir digéré, le grand A nous conduirait là où nous étions attendus, comme dans un transit intestinal. 

Un transit littéral.

On n’entrait pas dans le grand A, on ne passait pas sous les jambes du grand A, pour prendre du bon temps, passer un bon week-end et piquer de temps en temps un bon fou-rire !

On ne passait pas du grand 8 au grand A comme on passait d’un manège à un autre, avec désinvolture.  

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Livre 4 sur 84

de la Bibliothèque secrète